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L'Homme est le plus cruel de tous les animaux

Jeudi 5 août 2010 à 13:07

 Je l'ai toujours désiré. Je l'ai toujours rêvé. Et un beau jour. Boum. Je sais qu'il commence à pousser. Là. Dans mon bidon. Le plus beau jour de ma vie. Je profite à fond des deux premiers mois. Première échographie. Je le vois enfin. Pour la toute première fois. Je n'arrive pas à me rendre compte. Je ne pleure pas. Je ne souris pas. Je dis juste "C'est donc ça!". Comme une pauvre paumée que je suis. Mon ventre commençait à pousser. J'étais enfin bien. Dans mon corps. Dans ma tête. Le sourire toujours au lèvre. Fière de montrer mon bidon. Et un jour. Un appel de ma tante. En pleurs. M'expliquant qu'il y avait un problème génétique. Que j'allais devoir faire des examens. A deux mois de grossesse. Les larmes coulent sur mes joues. Mon coeur se serre. Tout mais pas ça. Je vous en prie. Là commence un parcours remplis d'embuche. Je fais des tas de prises de sang. Des allés-retours à la clinique de Dijon. J'apprends que c'est un petit garçon. Au moment où j'aurais du être la plus heureuse. Je me met à pleurer toutes les larmes de mon corps. Il a le soucis de santé. Si je le garde. Notre vie va s'arrêter. Et la sienne ne va jamais commencer... Quatre mois de grossesse. Je suis là. Seule dans cette chambre d'hôpital. A attendre la mort. La mort d'un petit être qui n'a rien demander. Qui va subir les mensonges de ma famille. Le silence de toute une "famille". Ils ne viendront pas me voir. Pas une seule fois. Et moi je suis là. Souffrant. Pleurant de douleurs & de tristesse. Ces putains de contractions m'arrachant de souffrance. Je n'en peux plus. Pratiquement 10 heures dans ce mal être constant. La cervelle en ébullition. Je suis entrain de tuer ma chair. Mon Sang. Non je ne veux plus. Arrêtez. Trop tard. Tout à commencer. La fatigue me rend histérique. Cette piqure. Enfin ces piqures dans le dos. Une horreur. Je ne sens plus que la douleur dans mon dos. Dans mon ventre. Encore une heure. Le temps est arrivé. Je dois le laisser s'en aller. Je n'arrive plus à rien. Pousser. Pleurer. Parler. Respirer. Je meurs avec lui. Je veux mourir. Je le sens. S'éloigner de moi. Toutes les infimes parties de son corps. Glisser. Et là. Je me laisse aller. Comme s'il n'y avait plus que moi dans cette salle et mon bébé. Je lui demande pardon. Je pars en crise d'hystérie. Je n'en peux plus. Tout s'est arrêté à ce moment précis. Jamais je n'oublierai. Jamais je ne pardonnerai. Je suis morte à cause d'eux. Ce 19 mai 2010 je suis morte!

Je ne veux plus revivre ce calvaire. 
Je ne veux plus avoir mal.
Je ne veux plus souffrir
:'(

 
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